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POM a Montpellier
21 février 2009

Quelle est la différence entre Dieu et mon chirurgien ?

Après deux semaines hors circuit, me voilà de retour au clavier, avec les idées un peu plus claires et surtout un genou tout neuf, meme si pour l'instant j'ai l'impression que le chirurgien m'a mis un ligament en bois et qu'il a tambouriné tout autour pour bien faire rentrer... Mais mis à part les bleus en tout genre et les 90° de flexion que j'arrive pas à dépasser, tout s'est bien passé, et pour vous faire rire un peu -parce qu'on dit de belles conneries apres une anesthésie- je m'en vais vous conter quelques passages de mon aventure.

Je me suis donc retrouvée comme prévu mercredi 4 février dans ma chambre d'hôpital, vaillante et prête au combat (mais stressée comme un rat en cage), en compagnie d'une charmante mamie qui ronflait très fort. A peine eu le temps de faire connaissance que le service radiologie m'appelait pour le test de laximétrie : ils vous coincent le genou dans un appareil de torture et ils poussent dans tous les sens pour mesurer la laxité du genou... d'abord le genou sain, puis le genou malade ;o( pour comparer .. Oh noooo ! Nathalie m'avait parlé de ce truc qu'elle avait détesté, je croyais que j'allais passer à travers. Loupé. De mauvaise grâce j'ai passé leur test, et franchement ce n'était pas la mer à boire (Nath = chochotte ;o). Ensuite le chirurgien est passé voir sa victime, donc moi, mais, pas folle, je m'étais déjà échappée. En fait il a trouvé le moyen de me rendre visite pile pendant les 2 minutes que j'ai mis pour raccompagner Pierre à l'accueil. Heureusement il m'a cueillie dans le couloir, moi je l'avais même pas reconnu ! A bien y réfléchir, j'allais confier ma vie à un mec que j'avais vu qu'une fois...!? Il a signé mon genou et devant mes craintes que tout s'efface après les 2 douches à la bétadine, il m'a confié son stylo pour que repasse son autographe -et je l'ai tellement repassé je crois qu'il est incrusté à vie dans ma peau. Il m'a dit à quelle sauce j'allais être mangée le lendemain : au menu 2 prothèses de genou sur personnes âgées puis moi, autant dire que j'allais pas passer avant midi, même si l'opération était prévue pour 11h. Il m'a dit que l'anesthésiste me donnerait un cachet à prendre une heure avant l'opération, qui commencerait à endormir mes organes (gloups !!?).
Eh bien la visite de l'anesthésiste a été un des premiers moments d'anthologie de cette aventure ! L'infirmière m'avait dit de lui poser toutes mes questions, mais lui n'avait visiblement que 1m et 10 sec à me consacrer. Cet espèce d'ours arrive, me regarde à peine, fouille dans ses papiers et me balance : "Melle Matheret, vous serez opérée à 11h demain matin, donc à 9h vous devrez etre douchée, au lit, après avoir pris le cachet ET NE PLUS BOUGER. Une question ?" "bah heu... c'est à dire qu'on m'a dit de rendre le cachet une heure avant l'intervention, et comme elle risque d'etre décalée en plus...alors 9h c'est pas un peu tôt ...?" Mamamia, ne jamais vexer un ours anesthésiste comme ça, il me répond sur un ton super méchant "oui oh 9h, 10h c'est pareil en médecine, on n'est pas des ingénieurs ! prenez-le à 9h et DORMEZ en attendant." Facile à dire pèpère. Je continue quand meme sur ma 2eme question "Et vers quelle heure environ je serai de retour dans ma chambre ?" question cruciale pour mes visiteurs, je suis désolée. Il n'a pas répondu et est parti voir ma voisine. Deux minutes plus tard, il allait sortir de la chambre quand je l'ai chopé au vol "S'IL VOUS PLAIT, j'ai 2 questions !". Il a fait demi-tour avec l'air de celui qu'est tombé sur une chieuse. "Première question : vers quelle heure vais-je revenir dans ma chambre ?" quand je pose une question j'aime bien qu'on y réponde. "14h37" il m'a répondu l'incongru. "Vous posez des questions d'ingénieur, je vous donne des réponses d'ingénieurs !" Mais d'où il savait que j'étais ingénieur ????? "Ni moi, ni le chirurgien, ni même Dieu ne peut dire à quelle heure vous reviendrez du bloc, vous verrez bien. Deuxième question ?""J'aimerais bien un cachet pour dormir cette nuit" "Bah il faut le demander !""Mais c'est exactement ce que je suis en train de faire !!! mais j'ai pas le temps d'en placer une !" Il ouvre mon dossier et voit que *effectivement* à la visite pré-anesthésique, on avait écrit +++ à côté de 'sédatif', vu que je suis quand même TRES émotive. Ce serait le moment de regarder mon dossier, bravo. Ah le bougre, détestable, ca m'a mise en confiance pour le lendemain...

Mais à partir du lendemain, heureusement tout le monde a été adorable, je me souviens du brancardier qui est venu me chercher, il m'a parlé tout le chemin de mon prénom et du sien, Pascal, qui n'était pas non plus en adéquation avec son âge. Comment ça 'non plus' ? Oui bah 'Ondine' c'est plutôt du début du siècle il m'a répondu... j'y crois pas ! il était mort de rire. Ensuite une infirmière m'a installé la perfusion, et pour ce faire a dû déchirer mon étiquette, ce petit bracelet qu'ils mettent avec le nom du patient et d'autres info, comme pour les bébés quoi. Elle a commencé à râler en disant qu'à chaque fois on mettait ce bracelet là où elle piquait, donc elle l'a déchiré et l'a foutu dans un coin, ca m'a légèrement *stressée*... "heu, comment on va me reconnaitre quand je dormirai ??" elle s'est marré et m'a répondu que j'étais la seule personne de moins de 85 ans qu'ils opéraient aujourd'hui, donc pas de danger de se tromper. L'infirmière qui m'a emmenée au bloc était sympa aussi, je me souviens qu'elle m'a parlé du petit voyage que j'allais faire et de la chaleur tropicale qu'il faisait au bloc... 18°C !!
Une fois sur la table d'opération, je crois que j'ai commencé à dérailler. Faut dire que j'avais quand même 150000 W dans les yeux et que c'était pas vraiment la magie de Noël... j'entendais les gens parler autour de moi et j'essayais tant bien que mal de participer à la conversation, mais pas sûr que j'aie bien tout saisi. A un moment j'ai entendu le mot "IRM" et j'ai cru qu'ils cherchaient mon IRM (il était temps !!!) alors j'ai levé la tête et j'ai dit "mon IRM est dans mon placard, dans ma chambre ! il faut aller la chercher !!" là j'ai vu une tête masquée qui s'est penchée au-dessus de moi et qui m'a dit d'un ton très gentil "ne vous inquiétez pas Mademoiselle, on n'a pas besoin de votre IRM". Je pense qu'ils devaient bien se marrer de mes conneries et qu'à partir de là ils se sont dit "on va l'endormir" histoire d'être tranquille.
Parce que quelques minutes plus tard (en fait 6 heures) je me réveillai comme une fleur en salle de réveil, me demandant bien ce que je faisais là !! contrairement à ce qu'on m'avait dit je savais tout à fait qui j'étais et pourquoi j'étais à l'hôpital, mais je ne savais pas pourquoi on attendait autant avant de m'opérer ! ok y'avait des prothèses de genou avant moi mais quand même... J'ai levé la tête et j'ai vu plein de gens autour de moi, dans des lits aussi, qui n'avaient pas l'air très frais. "oh lala, mais ca va jamais être mon tour, y'a un monde avant moi..." je vous jure que j'ai pensé ça, car je ne souffrais pas du tout, j'étais bien. Surtout qu'une nana à côté de moi n'arrêtait pas de gémir "j'ai mal, j'ai mal...". Après j'ai eu une idée de génie (toute proportion gardée), je me suis dit "si j'ai été opérée, je dois avoir une attelle" alors j'ai essayé de toucher ma jambe et j'ai rien senti. Pas d'attelle= pas d'opération. N'y tenant plus, j'ai chopé une infirmière qui passait par là et j'ai osé un "Excusez-moi, j'en suis où dans le process ?" La honte !! déformation professionnelle ! Elle m'a répondu "Vous avez été opérée, tout s'est bien passé, on va vous remonter dans votre chambre" Quelle surprise ! j'ai pensé "Eh bien voilà une bonne chose de faite" et pourtant je lui ai dit "mais on ne m'a pas fait 4..3..2..1 vous dormez ! pour l'anesthésie ..??!" elle s'est marré et m'a répondu -texto- "Mais Madame, ça c'est que dans les films !!".
C'est encore un jeune brancardier qui m'a remontée dans ma chambre, il s'est marré quand je lui ai dit que c'était au foot que je m'étais blessée (c'est pas crédible ?? j'ai vraiment pas la tête à ça ??), et il s'est encore plus foutu de ma gueule quand il a vu mes chaussons souris à côté de mon lit, vraiment on nous laisse jamais tranquille dans cette clinique ! Je lui ai demandé quelle heure il était (c'est une obsession chez moi), il m'a répété 2 fois qu'il était 17h, je n'y croyais pas. Forcément j'avais loupé toutes mes visites (y compris mon petit kiné préféré) mais j'étais en forme, et j'avais super faim.

Voilà, dès le lendemain, j'étais sur pieds, enfin sur béquilles, et deux jours plus tard je sortais de la clinique.
Depuis deux semaines, je fais de la rééducation dans une clinique spéciale, de 10h à 17h TOUS LES JOURS, et j'avance vite, on m'appelle l"extra-terrestre" car au bout d'une semaine je marchais sans béquilles. Mais ouille le matin c'est dur dur, je suis toute rouillée. La semaine prochaine, je joue dans la cour des grands... j'ai piscine de 3 à 4 ! Top la classe.

A bientôt pour la suite des aventures, surtout prenez soin de vous.
**


Pour m'aider à guérir vous pouvez cliquer ici.

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Commentaires
F
le Roman, ecris un libre la prochaine fois ;)<br /> bon courage pour la suite !!!<br /> c long la suite
W
Aaaah, enfin des (bonnes) nouvelles !<br /> Welcome back... et bon courage pour la rééduc.
O
Dieu ne se prend pas pour mon chirurgien !<br /> <br /> mais je l'aime bien quand meme, mon chirurgien je veux dire, il a fait du bon boulot.
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